Rencontre avec les maires et Cissé Bacongo : « La liste des 176 Zones à risque comporte des zones qui ne sont plus à risque notamment Anono » (Cissé Bacongo)... « Le ministre gouverneur que je suis n’ira jamais sur un terrain qui n´est pas le sien et il n´y aura jamais de conflit entre nous » (Bacongo). Voir le lien : https://abidjan.district.ci/fichiers/LISTES-DES-ZONES-A-RISQUES-Synthese.pdf   ◊    « Les sites à risques ne sont pas des sites à déguerpir, à démolir, il s´agit des sites sur lesquels se trouvent un risque d’inondation, d´éboulement(...) Il s´agit de régler des soucis sur ces sites» (Cissé Bacongo)… Côte d’Ivoire/Projet d´Aménagement des Quartiers Restructurés d´Abidjan (PAQRA): « Aucun décaissement n’a été fait depuis deux ans que les accords ont été signés » ( Conseil des Ministres). Voir le lien : https://abidjan.district.ci/fichiers/LISTES-DES-ZONES-A-RISQUES-Synthese.pdf    ◊   
DISCOURS ET INTERVENTIONS

NOUS VOUS PRESENTONS L’INTEGRALITE DE L’INTERVENTION DE MONSIEUR ROBERT BEUGRE MAMBE, -GOUVERNEUR DU DISTRICT AUTONOME D’ABIDJAN, LORS DE LA CEREMONIE DE PRESENTATION DES VŒUX DES MEMBRES DU CONSEIL ET LES CADRES DE CETTE INSTITUTION LE JEUDI 10 JANVIER 2019 A LA SALLE FELIX HOUPHOUET BOIGNY DE L’HOTEL DU DISTRICT AU PLATEAU

Monsieur Directeur Général de la Décentralisation ;
 Monsieur le Préfet, Mesdames et Messieurs les Maires ;
 Mesdames et Messieurs les Conseillers du District Autonome d’Abidjan ;
 Monsieur le Directeur Général de l’INSAAC ;
 Honorables Chefs traditionnels ;
 Distingués Chef religieux ;
 Chers amis de la presse venus ce matin pour nous encourager ;
 Je voudrais, au nom des membres du bureau du Conseil, vous dire toute la joie que nous avons d´être ensemble ce matin. Grâce soit rendue au Seigneur de ce qu´il ait tracé notre chemin pour que nous nous retrouvions ce matin. Que Sa miséricorde repose sur chacun de nous.


Je voudrais, en votre présence, rendre le témoignage vibrant de notre reconnaissance envers la direction générale de la Décentralisation qui, à tous les instants de notre gestion, nous apporte éclairage, soutien et conseils. C´est une grande richesse que de partager ces moments de concertation intense avec la direction générale de la Décentralisation. Je voudrais dire notre reconnaissance à Monsieur le Préfet d´Abidjan  ici représenté par ses deux grands secrétaires généraux qui assurent l´intérim des communes du Plateau et de Port-Bouët.
Avec le préfet d´Abidjan, nous sommes en proximité d´actions d´orientation et surtout d´encadrement de nos communautés rurales. Nous partageons ensemble des émotions des villages et des chefs de villages et nous trouvons ensemble les solutions. Je voudrais leur dire un grand merci.


Nous avons un invité spécial cette année, c´est le directeur général de l´Insaac. J´ai visité l´Insaac et je crois que je vais demander à mes amis vice-gouverneurs et membres du Conseil que nous puissions aller le revisiter ensemble.
Quand on a visité l´Insaac, on prend conscience que le génie culturel ivoirien va être terriblement éveillé dans les années à venir. Parce qu´on y rencontre des génies en herbe mais qui déjà donnent la preuve de leur maturité par les réalisations qu´ils font en laboratoire au sein de cet institut et qui mériteraient d´être portées à l´extérieur pour que le grand public découvre cela. C’est pourquoi d´ailleurs, au nom des membres du conseil du District Autonome  d´Abidjan, nous avons pris l´option d´avoir un partenariat très poussé avec l´Insaac parce qu’au-delà de ce qu´ils font, c’est surtout un vivrier d´emplois pour les jeunes. On n´imagine pas toujours ce que c´est, mais  il faut avoir visité pour comprendre la valeur de l´Insaac.


Ces derniers temps, vous avez dû entendre le ministre de la Culture évaluer le patrimoine culturel ivoirien, qui est dans les musées en Europe. On parle de plusieurs milliers de milliards. Mais ceux qui font le patrimoine culturel sont à l´Insaac. Donc l´Insaac est un gisement de richesses qui mériterait d´être porté sur les fonts baptismaux pour faire de la Côte d´Ivoire un pays hautement culturel c´est-à-dire un pays sérieusement ancré dans la tradition et dans le modernisme en même temps. C´est pourquoi je voudrais faire un clin d´œil à nos chefs traditionnels. En toutes nos cérémonies, vous remarquerez qu´ils sont présents. C´est à dessein parce que ce que nous faisons, nous le faisons avec eux, nous le faisons pour eux, nous le faisons à travers eux. Ce sont des partenaires incontournables qui nous permettent de comprendre les attentes de nos populations, mais surtout qui nous permettent de savoir ce qui serait le mieux pour la population au service de qui le président de la République a bien voulu nous mettre avec vous.


Vous allez remarquer aussi que les chefs religieux sont toujours à nos cérémonies. C´est clair et c´est net, ce qui existe a déjà existé, ce qui existe vient de l´invisible. Les chefs religieux sont les gestionnaires de l´invisible, ils ont un écran devant eux tous les jours et ils parlent à Dieu et Dieu leur montre ce qui sera demain. Donc avant que la chose ne soit, ils sont déjà informés. C´est pourquoi ils sont toujours avec nous pour que leurs prières permettent  à Dieu de réaliser ce qui est prévu, ce qui existe déjà et que nous ne connaissons pas, mais que nous découvrons quand eux ont demandé à Dieu de nous le montrer. C´est pourquoi, ils sont toujours avec nous, il faut les applaudir.


Les chefs traditionnels et les chefs religieux ont un rôle fondamental et ce qui fera la force de l’Afrique demain, ce n´est pas la technique et la science ; mais ce qui fera la force de l´Afrique,  c´est d´être capable de faire la jonction de l´invisible et du visible, c´est-à-dire on cherche d´abord ce qui plaît à Dieu avant de réaliser ce qui est pour les hommes. Je n´ai pas dit ce qui plaît aux hommes mais ce qui est pour les hommes.


Je voudrais leur dire merci, merci pour toutes les prières qu´ils nous adressent. En votre nom, j´aimerais féliciter tous nos amis qui cette année vont aller à la retraite. Parce qu´il y en a parmi nous qui vont aller à la retraite, qui ont demandé à aller à la retraite et qui ont fait un parcours remarquable. Je voudrais en votre nom leur apporter le témoignage de notre affection et de notre reconnaissance. Grâce à eux, nous avons fait des pas pour avancer, plus on avance, plus la distance qui nous sépare de l´idéal est grande. C’est curieux, on avance mais la distance qui nous sépare de l´idéal est grande, mais justement tant que vous n´avancez pas, vous ne verrez pas que la distance est grande, c´est pourquoi les grands savants sont toujours des hommes humbles car ils savent que ce qui est devant est plus grand que ce qui est derrière.
Je voudrais en votre nom dire merci à tous les directeurs, à tous les vice- gouverneurs, à tous les directeurs généraux qui travaillent dans le silence, dans la discrétion.


Parmi nous il y a de brillants cadres dont les compétences ne se découvrent qu´aux résultats parce que ce sont des hommes de silence et des hommes d´introspection. Ils vont chercher au fond d´eux-mêmes ce qu´il y a de plus noble pour le mettre en surface et que tout le monde voit.
Justement s´ils sont bons c´est parce qu´ils vont chercher dans l´invisible ce qui n´est pas encore visible et en cela, ils rejoignent nos chefs religieux et nos chefs traditionnels parce qu’en Afrique, les chefs traditionnels ont toujours eu deux fonctions, une fonction visible et une fonction invisible.


Les rois, que ce soit au Moyen-Orient, en Occident ou en Afrique,  ont toujours des deux fonctions : une fonction temporelle et une fonction spirituelle. C´est pourquoi nous avons au sein de notre réseau de directeurs, des directeurs brillants et je pense que les vice-gouverneurs et moi nous allons avec le Conseil célébrer ces directeurs un jour. Ils sont discrets mais terriblement efficaces. Et j´aimerais qu´on les applaudisse.


Le programme de cette année ne va pas chercher autre chose que ce que le président a dit et ce que le Premier ministre a décrit, c´est-à-dire le social. Et je voudrais en ce sens féliciter les chefs de service, les sous-directeurs et les directeurs du District et de tout le Conseil parce que dès la première année de notre présence ici, nous avons mis le social en avant, beaucoup ne comprenaient pas et j´ai dit à mes amis,  laissez ils vont comprendre un jour. Et le Président a confirmé, a insisté sur le social.


C’est pourquoi cette année, nos missions à l´extérieur seront toujours colorées par la recherche des voies et moyens pour renforcer le social au sein du District Autonome d´Abidjan. De ce point de vue, je voudrais déjà féliciter notre sœur Marie-Laure Dioman et toute son équipe,  je voudrais féliciter le préfet Dosso et toute son équipe.
Pour Marie-Laure Dioman, la semaine prochaine nous allons remettre les prix aux lauréats du Prix ADO du jeune entrepreneur émergent. Ils sont déjà connus, ils sont 40. Et je vais inviter les chefs traditionnels et religieux à venir voir ce que les jeunes Ivoiriens, avec moins de 5 millions,  commencent à réaliser dans leur usine dans leur laboratoire. Le jour où j´ai visité cela, j’ai été ému et je pense qu´ils sont plus grands que nous, ils sont même plus intelligents que nous parce que avec très peu de moyens, ils font des choses extraordinaires et ils emploient plus de 500 personnes.


La dernière fois quand Valérie Pécresse  était venue, je suis allé avec elle voir le Président et je lui ai rendu compte du Prix du jeune entrepreneur émergent. Il va visiter une exposition des produits des jeunes entrepreneurs du District.
Le préfet Dosso travaille avec nous sur les problèmes sociaux. Je fais exprès de ne pas rendre trop publiques nos actions sociales, sinon on sera envahi parce que toutes les semaines, il me fait signer au moins 20 à 30 accords pour aider les populations, soit pour la santé, soit pour l´école, soit pour l´emploi.


Nous prévoyons une enveloppe qui est répartie en fonction des besoins exprimés par les populations, mais pour lesquels une commission autonome sélectionne et nous fait signer les résultats. Donc de ce point de vue,  nous avons un travail déjà en avance ; mais mieux, le préfet Dosso et son équipe aident les institutions sociales qui aident les populations les plus démunies. Souvent, il y a des actions que nous menons mais dont j´interdis la publicité.


Je voudrais remercier mon frère Michel Coffi Benoît d´avoir égrené tout ce qui a été fait par le District au cours de l´année qui vient de s´écouler, aussi bien au plan local qu´au plan international. Il suffit seulement de noter que notre volonté est que le District Autonome d´Abidjan soit aux premières loges de la coopération internationale et de la coopération locale.
Beaucoup d´autres institutions locales demandent à signer des conventions locales avec le district en votre nom. Dans la mesure de notre possibilité, nous allons accepter cette coopération pour qu´il y ait une coopération intra-ivoirienne avant d´aller en extra-ivoirienne. Par conséquent, nous encourageons toutes les coopérations qui existent déjà et je compte sur le directeur général de la Décentralisation pour nous encourager.


Je voudrais en terminant revenir sur un point essentiel. Les pays d´Asie, dans les années 70, étaient derrière la Côte d´Ivoire au plan économique. En 2018, la Corée est la 8e ou 9e économie mondiale et nous grâce au président de la République, nous sommes en train de courir pour être dans les trois premières économies d´Afrique. Potentiellement, nous sommes dans les trois meilleures économies d´Afrique, mais les chiffres nous mettent encore dans les environs de 6e ou 7e. Mais ce n´est pas un problème, le Président va arranger ça. Parce que lui, c´est un gagneur et lui, le bavardage, il ne connaît pas. Lui,  c´est les chiffres, c´est les chantiers, c´est les résultats ; c´est ce qu´il attend de nous.


La Corée, les pays d´Asie, quand on regarde bien d´où ils ont tiré leur force, celle-ci vient de trois choses : la première, la formation  des cadres. Ils ont des cadres rudement compétiteurs, mais c´est des bosseurs. Vous ne pouvez pas imaginer combien ces gens-là travaillent. Deuxième, leur culture. Ils ont beau être des mathématiciens,  des scientifiques, des philosophes, tout ce que vous pouvez imaginer, ils tiennent profondément à leur culture qui les conduit vers Dieu.
Quand on parle de culture, ce n´est pas pour faire plaisir aux gens, mais on parle de culture spirituelle. Les Orientaux tiennent à leur culture spirituelle. Troisième, ils  n´ont pas honte de copier ce qui est bon, ils prennent tout.


Vous vous  êtes moqués de certains pays. On dit que c´est un produit d´un tel,  c´est le produit d´un tel.  A l´époque, c´était le Japon, on disait c´est un produit japonais, on se moquait des Japonais ; mais aujourd’hui, quand on dit c´est un produit japonais, c´est que c´est un produit qui dure. Et justement ils sont passés de la copie à la perfection. Il ne faut pas avoir honte de copier ce qui est bon, mais il faut bien copier et en copiant, il faut adapter à nos réalités.
Voilà les trois vecteurs qui ont fait la force de ces pays et en plus de tout cela, il y a la stabilité politique.  Là,  où on ne fait pas trop de palabres. Mais en Afrique, on se nourrit de palabres politiques, on aime les palabres politiques, on n´a pas honte de faire des palabres politiques, on gère des palabres politiques. Mais là-bas, la stabilité permet au cadre d´évoluer.


J´ai fait partir les chefs traditionnels à Dubaï, il y a quelques années, et quand ils sont revenus, ils ont compris que la stabilité politique était une richesse sociale, économique et politique.  Si on fait trop de palabres,  pendant qu´on fait les palabres, les autres évoluent, le temps qu´on se réveille, la distance entre eux et nous est grande.  Le temps qu´on les rattrape, ils nous ont laissés, et nous allons acheter leurs produits. Mais qu´est-ce qu´on peut gagner à ne faire que des palabres alors qu´on peut travailler en toute tranquillité et avancer pour le bien de tous ?


Dernière chose, la force de ce que nous ferons, c´est le silence. Il faut qu´on apprenne de temps en temps à garder le silence. Celui qui parle trop ne sait pas écouter, celui qui ne sait pas écouter ne peut pas comprendre, celui qui ne sait pas comprendre ne peut pas aimer, celui qui ne sait pas aimer ne peut pas réaliser. Il faut que nous gardions souvent le silence pour que la voix de Dieu se découvre à nous et que nous soyons ses instruments ici-bas.
Si je devais acheter un livre pour chacun de vous, ça ferait beaucoup. Je voudrais vous dire merci, merci pour les cadeaux et j´ai remarqué que depuis quelques années, vos cadeaux sont des livres.  Vous avez mon point de faiblesse. Parce que celui qui ne lit pas s´endort et celui qui s´endort n´existe pas. Le livre, c´est la vie c´est pourquoi mon frère Michel Coffi Benoit aime écrire. 


Donc, je voudrais vous dire merci, en me donnant un livre, vous me donnez la vie et en offrant des cadeaux à mon épouse, vous m´honorez. Mais qu’est-ce que je peux offrir comme cadeaux à vos épouses ? C’est pourquoi ce que j´ai de plus cher, je voudrais vous l´offrir : la bénédiction et la miséricorde de notre Dieu. Avec votre permission, je vais demander à un imam et à un pasteur de vous bénir,  de bénir vos familles, de bénir vos enfants, vos épouses, vos époux, et que Dieu prenne en charge vos ennemis, que Dieu éloigne de vous ce qui peut vous déranger et si je risque d´être pour vous quelqu´un qui vous  dérange, qu´il m´inspire pour que je ne vous dérange pas. Mais si vous devez me déranger, qu´il vous inspire pour que vous ne me dérangiez pas.


Que les imams et les pasteurs prient pour vous afin que vous ayez la santé et la paix, mais il ne faut pas diviser notre pays, la Côte d´Ivoire.  Ce pays est grand, très grand et il ne faut pas le ramener en bas, Dieu ne sera pas d´accord, c´est le message que je voulais vous apporter. Mes chers frères et mes sœurs honorables et distingués invités, bonne et heureuse année 2019.


Je vous remercie


ROBERT BEUGRE MAMBE
Gouverneur du District  autonome d’Abidjan



10. Jan, 2019