Rencontre avec les maires et Cissé Bacongo : « La liste des 176 Zones à risque comporte des zones qui ne sont plus à risque notamment Anono » (Cissé Bacongo)... « Le ministre gouverneur que je suis n’ira jamais sur un terrain qui n´est pas le sien et il n´y aura jamais de conflit entre nous » (Bacongo). Voir le lien : https://abidjan.district.ci/fichiers/LISTES-DES-ZONES-A-RISQUES-Synthese.pdf   ◊    « Les sites à risques ne sont pas des sites à déguerpir, à démolir, il s´agit des sites sur lesquels se trouvent un risque d’inondation, d´éboulement(...) Il s´agit de régler des soucis sur ces sites» (Cissé Bacongo)… Côte d’Ivoire/Projet d´Aménagement des Quartiers Restructurés d´Abidjan (PAQRA): « Aucun décaissement n’a été fait depuis deux ans que les accords ont été signés » ( Conseil des Ministres). Voir le lien : https://abidjan.district.ci/fichiers/LISTES-DES-ZONES-A-RISQUES-Synthese.pdf    ◊   
LUCARNE

INTERVIEW / AKEKO Bertrand Hervé , directeur de la Prévention et de la Protection civile (DPPC)


"Evitez de détruire les poteaux et d’obstruer les bouches d’incendie"


 


District Infos a rencontré M. AKEKO Bertrand Hervé, directeur de la Prévention et de la Protection civile (DPPC) du District Autonome d’Abidjan. Avec lui, nous avons abordé les questions relatives à la protection des personnes et des biens et à la sensibilisation des populations sur la gestion rationnelle des équipements d’extinction de feu, poteaux et bouches d’incendie. Interview.



District Infos :
Bonjour Monsieur le Directeur et merci de nous présenter votre direction, ses services et ses missions.



M. Akeko Bertrand Hervé : La direction de la Prévention et de la Protection civile (DPPC) fait partie de la direction générale des Services techniques. Elle a été créée par arrêté du Gouverneur du District Autonome d’Abidjan, le 24 août 2012 et est dirigée par moi même AKEKO Bertrand Hervé, nommé le 10 ao^tt 2012. Je suis géographe de formation, spécialisé en environnement, secourisme, sécurité-incendie et prévention.



Dans le cadre de la politique de protection civile du District Autonome d’Abidjan, notre direction a pour missions d’organiser et de mettre en œuvre, les mesures de prévention et les moyens de secours que requièrent la sécurité des personnes, la protection des biens et de l’environnement contre les accidents, les sinistres et les catastrophes, qu’ils soient d’origine naturelle, humaine ou technologique, fortuite ou volontaire, en harmonie avec le plan national.
Pour réussir ses missions, la direction s’appuie sur trois sous-directions que sont la sous-direction de la Protection civile chargée de coordonner et de planifier toutes les différentes opérations de secours, et de prêter assistance aux victimes en cas d’accidents, de sinistres et de catastrophes. Elle se compose de deux services. Le service des Opérations de secours et le service des Actions sociales et humanitaires.



Ensuite, nous avons la sous-direction de la Prévention et de la Lutte contre les catastrophes. Elle a en charge la coordination de toutes les activités portant sur la prévention des risques d’accident, de sinistre, et de catastrophe. Elle a en outre, la charge de la sensibilisation des populations sur les risques qu’elles encourent. Deux services la composent. Celui de la Prévention des risques et de la sensibilisation et de la Formation.
Et enfin, la sous-direction d’Appui aux services de sécurité. Son but, cordonner les actions de soutien à la police, à la gendarmerie et aux sapeurs pompiers exerçant sur le territoire du District Autonome d’Abidjan, ainsi que de la gestion du matériel de secours. Elle dispose de deux services : le service d’Appui aux services de sécurité et le service Logistique. Notez que pour l’heure, toutes ces sous-directions ne sont pas encore pourvues en personnel.

DI : Quelle est votre feuille de route ?



M. ABH : La feuille de route de la direction de la Prévention et de la Protection civile tient compte du plan stratégique du District Autonome d’Abidjan en matière de protection civile qui repose sur cinq (5) axes d’orientation  : la création des centres de secours d’urgence, la création d’un comité de suivi et de soutien aux sinistrés, la campagne de sensibilisation, de formation et d’éducation des populations au secourisme, la création et l’équipement de casernes de sapeurs pompiers et la réfection des bouches d’incendie



DI : Quels sont vos objectifs à court, moyen, et long terme au regard de votre feuille de route ?



M. ABH : A court terme, nous ambitionnons primo, de former les jeunes des villages en sécurité-incendie, en secourisme et en sauvetage aquatique et subaquatique. Nos équipes ont la connaissance et l’expertise requises pour amener ces jeunes à être de véritables équipiers de première intervention. Ces jeunes seront nos relais dans les villages et seront chargés de prévenir et sensibiliser leurs concitoyens sur les divers risques qu’ils encourent, d’intervenir en cas d’accident, en attendant l’arrivée des secours spécialisés. Secundo, mener des campagnes de sensibilisation et de prévention dans les ménages en milieu urbain, dans les villages, dans les écoles et en milieu professionnel. Tercio, réhabiliter les poteaux et bouches d’incendie installés sur le territoire du District Autonome d’Abidjan.



A moyen terme, nous prévoyons de mettre en place une unité mobile d’assistance et de secours pour apporter un appui logistique et humain au Groupement des sapeurs pompiers militaires (GSPM) et renforcer ainsi leur capacité d’intervention. Cette unité reposera sur trois (3) piliers : un centre de traitement opérationnel, des services opérationnels et un bureau de commandement des opérations. Nos agents bénéficieront d’un renforcement de capacités de la part d’experts nationaux et internationaux, à l’effet d’être plus opérationnels. Cette unité sera une première dans la gestion des collectivités territoriales.



A long terme, nous voulons créer cinq (5) centres de secours d’urgence dans cinq (5) communes du District et cinq (5) postes de secours, plus petits en terme de capacité que les centres, dans le périurbain, en vue de rapprocher les secours des populations. Ces projets émanent de la volonté de Monsieur le Gouverneur d’apporter une réponse à la problématique de sécurisation du District Autonome d’Abidjan.



DI : Dites-nous vos priorités.



M. ABH : La première priorité de la direction de la Prévention et de la Protection civile, c´est la vulgarisation du secourisme dans le District Autonome d’Abidjan. C’est une vision de Monsieur le Gouverneur pour donner à chaque citoyen, en particulier ceux des communautés rurales, une opportunité de sauver des vies à l’issue d’une initiation aux gestes élémentaires de survie. La deuxième priorité concerne la réhabilitation des poteaux et bouches d’incendie.



En effet, les poteaux et bouches d’incendie sont des points d´eau piqués sur le réseau d´adduction d´eau. Ces équipements jouent un rôle très important dans le dispositif sécuritaire de la commune et doivent par conséquent être maintenus par les structures compétentes, dans un état de fonctionnement, afin de permettre aux pompiers de disposer d’équipements fonctionnels pour une utilisation optimale, en cas d’incendie. Les populations doivent aussi en prendre conscience et les sécuriser de manière durable. C’est une nécessité indéniable de survie en cas de sinistre.



DI: Quels sont vos acquis depuis votre nomination ?



M. ABH : En terme d’acquis, nous pouvons citer le parfait climat et la bonne collaboration entre nos services et le Groupement des sapeurs pompiers militaires (GSPM), dont la facilitation est à l’actif de Monsieur le Gouverneur, à travers les nombreux dons de petits matériels (casques vêtements pompiers, chaussures), de matériels roulants (camions pompiers, ambulances) et de matériels aquatiques (flotteurs pneumatiques). Elle a abouti à la signature d’une convention de partenariat avec le Groupement des sapeurs pompiers militaires (GSPM) dénommée : "Convention GSPM – District Autonome d’Abidjan portant sur le renforcement des capacités des pompiers civils du District Autonome d’Abidjan et sur l’étude de projets en rapport avec la protection civile".



Sous l’initiative de la direction de la Prévention et de la Protection civile, huit (8) ONG évoluant dans les domaines de la protection civile et de l’humanitaire se sont regroupées au sein d’une plate-forme  dénommée : Convention des acteurs de protection civile de Côte d’Ivoire (CAPC-CI). L’objectif de cette plate-forme est de créer une synergie des forces à l’effet de sensibiliser plus aisément les populations sur les risques qu’elles encourent et leur proposer des moyens de défense. Le District Autonome d’Abidjan, par le biais de la direction de la Prévention et de la Protection civile, siège au poste de commandement opérationnel placé sous la coordination du préfet d’Abidjan et qui a en charge les grands rassemblements du public.  Nous sommes également, au nom du District Autonome d’Abidjan, membre au comité de pilotage du Plan Pollumar, et membre  de la Plate-forme de la réduction des risques de catastrophes (RRC). En interne, nous avons mis en place un dispositif de sécurisation de nos bâtiments et installations techniques, impliquant le personnel.



DI : Votre défi majeur.



M. ABH : Notre défi majeur, qui est certainement celui de Monsieur le Gouverneur, c’est de réussir à sécuriser et protéger les personnes et les biens sur le territoire du District Autonome d’Abidjan. Cela passe par l’application stricte de la règlementation en matière de sécurité civile, la mise en place d’outils de planification et de gestion opérationnelle de catastrophe au niveau des collectivités et de l’appropriation du secourisme par les populations
DI : Les moyens humains et matériels mis votre disposition sont-ils conséquents ?
M. ABH : Le Direction de la Prévention et de la Protection Civile est composée à ce jour, d’un effectif de 53 personnes. En termes d’équipement, elle dispose d’un Fourgon Pompe Tonne, d’une ambulance et d’un lot de petits matériels d’intervention. Nous venons d’acquérir grâce aux efforts inlassables de monsieur le Gouverneur, un camion pompier. Nous espérons avoir bien d’autres équipements pour améliorer notre capacité d’intervention.



DI : Quelques difficultés.



M. ABH : Au nombre des difficultés majeures, on pourrait citer l’insuffisance de moyens matériels et la limite d’âge. Notre Direction a véritablement besoin d’un renforcement de son parc pour mener plus d’actions et d’un rajeunissement de son effectif, car le métier de pompier recommande une bonne constitution physique et de l’endurance. Les agents en âge avancé pourront constituer par la suite, un personnel d’encadrement.



DI : Votre mot de fin.



M. ABH : Nous remercions particulièrement Monsieur le Gouverneur Robert Beugré Mambé pour tous les efforts qu’il consent au quotidien dans le cadre de nos activités en vue de la sécurisation de nos populations. Cela traduit véritablement les aspirations du Gouvernement actuel et de son président Alassane OUATTARA mentionnées dans le Plan National de Développement (PND).  Nous plaidons aussi auprès des populations abidjanaises pour l’exploitation rationnelle des équipements d’extinction de feu, les poteaux et bouches d’incendie, car le constat à ce niveau n’est pas reluisant. Des compagnes de sensibilisations sont envisagées les jours à venir. Nous voulons, in fine, profiter de cette lucarne pour encourager nos agents à être plus déterminés dans le travail, car c’est progressivement, avec espérance et patience, que nous atteindrons nos objectifs.



Réalisée par Martial GBAMELE