Rencontre avec les maires et Cissé Bacongo : « La liste des 176 Zones à risque comporte des zones qui ne sont plus à risque notamment Anono » (Cissé Bacongo)... « Le ministre gouverneur que je suis n’ira jamais sur un terrain qui n´est pas le sien et il n´y aura jamais de conflit entre nous » (Bacongo). Voir le lien : https://abidjan.district.ci/fichiers/LISTES-DES-ZONES-A-RISQUES-Synthese.pdf   ◊    « Les sites à risques ne sont pas des sites à déguerpir, à démolir, il s´agit des sites sur lesquels se trouvent un risque d’inondation, d´éboulement(...) Il s´agit de régler des soucis sur ces sites» (Cissé Bacongo)… Côte d’Ivoire/Projet d´Aménagement des Quartiers Restructurés d´Abidjan (PAQRA): « Aucun décaissement n’a été fait depuis deux ans que les accords ont été signés » ( Conseil des Ministres). Voir le lien : https://abidjan.district.ci/fichiers/LISTES-DES-ZONES-A-RISQUES-Synthese.pdf    ◊   
ACTIVITES

District Autonome d’Abidjan : Le ministre, gouverneur Cissé Bacongo annonce. « LES IVOIRIENS DOIVENT S’ATTENDRE A UN NOUVEAU VISAGE DE TOUT ABIDJAN »

Le ministre gouverneur du District autonome d’Abidjan a une claire idée de ce qu’il compte faire du grand Abidjan. Il en parle dans cette interview accordée à « Pouvoir & Influences » dans ‘’ Le vrai dialogue ‘’ avec Madina Tall. « Pouvoir & Influences » est une entreprise citoyenne qui œuvre dans le renforcement de la démocratie, la bonne gouvernance, l’Etat de droit ainsi que la lutte contre la désinformation. Son concept « Le vrai dialogue » épouse l’esprit d’un dialogue franc, vrai avec un décideur public répondant aux questions les plus populaires et prioritaires que se posent les Ivoiriens dans tous les domaines.

LES IVOIRIENS SE PLAIGNENT DE PLUS EN PLUS DE LA CHERTE DE LA VIE. ON A APPRIS RECEMMENT UNE AUGMENTATION DE 10 % SUR LES FACTURES D’ELECTRICITE DES IVOIRIENS. IL Y A AUSSI CE SCANDALE FINANCIER REVELE PAR LA COUR DES COMPTES DANS LEQUEL CERTAINS MINISTERES ET SOCIETES DIRIGES PAR DE GRANDES FIGURES POLITIQUES DU RHDP, SERAIENT IMPLIQUES. VOUS ETES SECRETAIRE EXECUTIF DU PARTI AU POUVOIR, QU’AVEZ-VOUS A DIRE AUX IVOIRIENS ? 

 

Je voudrais vous remercier de l’opportunité que vous donnez de me prononcer sur cette importante question de la cherté de la vie. Une question qui doit être abordée, à mon avis, avec lucidité et responsabilité. Même si elle suscite beaucoup de passion et aussi peut être instrumentalisée. Alors, la Côte d’Ivoire, heureusement ou malheureusement, est dans le monde. La Côte d’Ivoire n’est pas déconnectée du monde. L’économie ivoirienne n’est pas déconnectée de l’économie mondiale. Vous le savez, le monde a été secoué en 2019 par le fléau que nous connaissons tous, la maladie à Covid 19 qui n’a pas laissé que de conséquences heureuses sur les économies mondiales. 

 

Juste après, la guerre russo-ukrainienne qui, elle aussi, malheureusement, secoue le monde avec ses conséquences sur les économies. Fort heureusement pour nous, grâce aux efforts inlassables et sacrifices consentis par les Ivoiriennes et les Ivoiriens, par le gouvernement, par toutes celles et tous ceux qui contribuent, les organisations de la société civile, les partis politiques, tout le monde s’y est mis. Et les conséquences de ces différentes crises ont pu être maitrisées ou, en tout cas, ne sont pas de l’amplitude qu’elles auraient eu si rien n’avait été fait. 

 

Le gouvernement est à la tâche, le gouvernement travaille. Les ministères concernés sont sur le terrain, comme tout le monde le constate. Le gouvernement n’est pas indifférent. Les Ivoiriennes et les Ivoiriens continuent donc de vivre, sans doute, pas avec toute l’aisance qu’ils auraient voulue, mais quand même avec moins de difficultés qu’ils n’auraient eu si le gouvernement n’était pas à la tâche. Le ministère du Commerce est au travail, celui du Transport est au travail, celui chargé de l’Énergie est également au travail. En principe, nous pouvons dire que les choses vont être maîtrisées pour que les Ivoiriens ne ressentent pas les conséquences de toutes les crises dont je viens de parler de la même manière que dans d’autres pays.

 

Alors, concernant ce que vous appelez scandale, il ne faut pas là non plus exagérer. Il s’agit d’un rapport de la Cour des comptes. C’est une institution dont le travail justement, consiste à regarder les comptes de l’État, à apprécier les comptes de l’État, à s’assurer que la gouvernance du pouvoir en place est conforme aux standards mondiaux. Le rapport a relevé des irrégularités, vous l’avez dit. Il s’agit maintenant de s’assurer que ces irrégularités constituent effectivement des manquements à l’orthodoxie ou cachent des actes de mauvaise gouvernance. Une fois que toute la lumière sera faite, je pense que les décisions seront prises là où elles doivent l’être. Des explications ont déjà été données, je crois, par les différents ministères, en tout cas par celui de l’Économie. La société qui a été citée a, elle aussi, donné quand même des explications. Tout cela va être examiné de sorte à ce que les Ivoiriens soient situés sur l’utilisation efficiente des ressources générées par leurs impôts.

 

DEPUIS LE 27 DECEMBRE 2023, VOUS ETES LE NOUVEAU MINISTRE-GOUVERNEUR DU DISTRICT AUTONOME D’ABIDJAN. LORS DE VOS PREMIERES PRISES DE PAROLE, VOUS DISIEZ : « MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE, BEUGRE MAMBE, A TRACE LES SILLONS DU DISTRICT D’ABIDJAN. NOUS EN FERONS DES BOULEVARDS ». QUELLES SONT DONC VOS AMBITIONS POUR LE DISTRICT D’ABIDJAN ? 

 

Je voudrais profiter de cette question pour exprimer ma profonde reconnaissance au président de la République qui m’a fait l’honneur de me nommer à ce poste qui n’avait jamais été occupé par des Ivoiriens d’une autre région que ceux du Grand Abidjan. En d’autres termes, ce sont des Atchan qui avaient été toujours nommés à ce poste depuis le maire Emmanuel Djoulo, en passant par le doyen NKoumo Mobio jusqu’au dernier, c’est-à-dire Beugré Mambé. 

 

Le président, en me nommant à ce poste, a voulu dire tout simplement aux Ivoiriens et aux Ivoiriennes que la Côte d’Ivoire est une République, et que les Ivoiriens peuvent servir à tous les postes, dans toutes les régions du pays, sans qu’on tienne compte de leur coloration ethnique, religieuse ou autre. Je voudrais donc lui exprimer toute ma gratitude et toute ma reconnaissance. Par la même occasion, dire toute mon admiration aussi au Premier ministre qui a, sans doute, été consulté avant que cette nomination ne soit publiée. Ensuite, le féliciter pour le travail qui a été fait pendant les douze (12) ans qu’il a passés à la tête du Grand Abidjan. Nous voyons très bien tout ce qu’il a pu faire. Les voies d’Abidjan sont bitumées pour l’essentiel. Les voies qui mènent aux différents villages du Grand Abidjan sont bitumées. Les populations sont prises en compte. Et puis, depuis que nous sommes arrivés, Abidjan est devenue une ville lumière lors des fêtes de fin d’année. Je voudrais vraiment lui rendre tout l’hommage qu’il mérite. 

 

Ce faisant, il a tracé une voie. Il a ouvert des chantiers. Ce que je compte faire, c’est tout simplement loger mes pas dans les siens et faire en sorte que tout ce qu’il a entamé et qu’il n’a pas pu terminer, soit terminé. Et que le rêve qu’il avait pour le Grand Abidjan, que ce rêve se réalise parce que nous partageons la même vision d’une Côte d’Ivoire moderne, donc d’une capitale ivoirienne moderne, grande, qui soit vraiment la vitrine de l’Afrique de l’ouest, pour ne dire la vitrine de l’Afrique. Tout ce qui fait envie aujourd’hui en Côte d’Ivoire, les grands ponts. Nous avons ouvert à la circulation la voie Y4 avec le 4e pont de Yopougon. Il y a le pont à haubans. Le pont Henri Konan Bédié est à côté ici. Toutes les infrastructures routières qui ont été créées, il faut faire en sorte que la vie dans la ville soit en ligne avec tout cela. Il ne faut pas qu’il y ait un hiatus entre tout ce qu’on voit comme modernité.

 

JUSTEMENT, PARLANT DE MODERNITE ET DE VITRINE EN COTE D’IVOIRE, VOUS AVEZ TRANSFORME ET REDORE L’IMAGE DE LA COMMUNE DE KOUMASSI. EST-CE QUE LES ABIDJANAIS DOIVENT S’ATTENDRE A UN NOUVEAU VISAGE DU DISTRICT D’ABIDJAN ?

 

Oui, je le dis avec précision, les Ivoiriennes et les Ivoiriens, les Abidjanaises et les Abidjanais doivent s’attendre à un nouveau visage de tout Abidjan. J’ai toujours eu une idée fixe dans la tête concernant l’entrée ou la sortie d’Abidjan, c’est selon, par l’autoroute du Nord. Quand on sort de Yopougon, ou bien quand on entre à Yopougon, on n’a pas l’impression de rentrer dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire, Abidjan. La Côte d’Ivoire qui se modernise, qui se développe. Abidjan qui se modernise, qui se développe au rythme qu’on connaît. Quand on entre ou bien on sort, on n’en a pas l’impression.

 

Ensuite, c’est la croix et la bannière lorsqu’on sort ou qu’on entre dans Abidjan par Yopougon. Il y a une autorité qui me disait il n’y a pas longtemps que malgré son cortège, il lui est arrivé de passer une heure depuis la zone industrielle qui se trouve sur l’autoroute jusqu’à la sortie de Yopougon. Moi-même j’ai fait déjà une heure et demi, une heure quarante cinq minutes sur ce petit tronçon. Il faut faire en sorte que cette entrée soit une entrée triomphale. Que tous les véhicules qui encombrent l’espace puissent trouver un endroit où stationner, sans gêner. Donc, nous avons plein de projets qui vont contribuer à changer complètement le visage d’Abidjan. En tout cas, les endroits qui nous font mal au cœur. Nous avons plein de projets qui vont nous permettre de corriger tous ces endroits.

 

L’EXERCICE DE LA FONCTION DE MINISTRE-GOUVERNEUR EST INCOMPATIBLE AVEC CELLE DE MAIRE, NOTAMMENT EN VERTU DE L’ARTICLE 12 DE LA LOI DE 2014 SUR LE STATUT DU DISTRICT AUTONOME D’ABIDJAN. COMMENT VOUS SITUEZ-VOUS PAR RAPPORT A CETTE INCOMPATIBILITE ?

 

Il y a effectivement incompatibilité j’allais dire irréconciliable entre la fonction de ministre-gouverneur et la fonction de maire. Il y a incompatibilité. Mais cette incompatibilité, que j’ai qualifiée d’irréconciliable, en réalité est une incompatibilité formelle. Le gouverneur du District autonome d’Abidjan, si on veut schématiser les choses, est le maire des maires en quelque sorte. C’est le maire des maires. Le gouverneur du District autonome d’Abidjan ne peut pas se désintéresser de ce qui se passe au Plateau, à Adjamé, à Yopougon, à Port-Bouët, à Abobo et ainsi de suite.

 

Le Premier ministre Beugré Mambé se plait à le dire chaque fois. Il dit pendant qu’il était ministre-gouverneur, il était tout le temps à Koumassi, sollicité par le maire de Koumassi que j’étais, presque harcelé par le maire de Koumassi que j’étais. Et il y a beaucoup de projets réalisés à Koumassi qui ont pu l’être grâce à l’implication du Premier ministre Beugré Mambé. En d’autres termes, c’est vrai, le gouverneur que je suis n’ira pas, j’allais dire, signer des documents en tant que maire de Koumassi, parler à des opérateurs en tant que maire de Koumassi, mais il ne va pas se désintéresser de Koumassi. Pas plus qu’il ne se désintéressera de Yopougon ou bien d’Abobo.

 

DONC, VOUS ASSUMEZ CE CUMULE DE POSTES ?

 

Il ne s’agit pas de cumul de postes. Il s’agit du rôle du gouverneur du District autonome d’Abidjan. Ce que je suis en train de faire à Yopougon au moment où on parle, c’est-à-dire nous avons commencé à dégager les emprises sur l’autoroute. Nous sommes à Gesco. C’est la même chose que je vais devoir faire à Marcory ici. Je viens de vous dire qu’il va falloir curer la lagune dans les quartiers où vraiment on jette tout dans la lagune. Ça peut se passer à Marcory, à Treichville, n’importe où. Donc, il ne s’agit pas de cumul. Il s’agit tout simplement de faire le travail que le gouverneur du District autonome d’Abidjan doit faire en harmonie, en complémentarité avec les maires.

 

Ceux des maires des différentes communes d’Abidjan que j’ai rencontrés, je leur ai dit qu’il ne peut y avoir de conflit entre le gouverneur et eux. Ce n’est pas possible, à moins vraiment que chacun vise un objectif qui est différent de celui du gouverneur. Nous poursuivons le même objectif. Il s’agit de faire en sorte que les populations se sentent mieux dans leurs communes. Il s’agit d’améliorer les conditions de vie et de travail des populations. Dans ce cadre-là, comment peut-il y avoir de difficultés entre nous ?  Il ne peut y avoir qu’une complémentarité.

 

APRES LES OPERATIONS DE DEGUERPISSEMENT A KOUMASSI SOUS VOTRE INITIATIVE EN TANT QUE MAIRE, LA MEME DYNAMIQUE S’OBSERVE AUJOURD’HUI AU PLATEAU ET A ATTECOUBE. POURQUOI CASSEZ-VOUS ET QU’EST-CE QUE VOUS PREVOYEZ POUR LES DEGUERPIS ?

 

D’abord à Attécoubé, il n’y a eu aucune action. Nous n’avons absolument rien fait, je dis bien : rien fait. Il n’y a pas eu de déguerpissement à Attécoubé. Il n’y a pas eu de casse à Attécoubé. Il y a eu des frayeurs, voilà, c’est tout, éprouvées ou ressenties par les populations du quartier précaire dénommé « Boribana ».

 

DOIT-ON COMPRENDRE QU’IL N’Y A AUCUNE ACTION PREVUE A BORIBANA ?

 

Non, ce n’est pas ce que je veux dire. J’ai rendu visite au maire Danho Paulin avec qui on a échangé. Bien évidemment, je lui ai dit que ma mission consistait à lutter contre le désordre urbain et l’insalubrité, à faire en sorte que les questions d’assainissement soient prises au sérieux, parce qu’il ne faut pas attendre les saisons pluvieuses pour parler d’inondations, de pertes en vie humaine. C’est maintenant qu’il faut commencer tout cela. Bien sûr, le maire m’a fait visiter une partie de sa commune. Nous sommes allés d’abord à l’espace où se trouve l’agora d’Attécoubé, puis du côté de Boribana. Moi je connais Boribana depuis longtemps puisque j’y ai fait campagne en 2000. À chaque élection, en tout cas, moi je vais à Boribana. Je sais dans quelles conditions les gens vivent là-bas. Il faut y aller pour voir si cette zone-là est une zone de vie. Ce sont des zones de non-vie où vivent des gens. Quand vous y allez, vous vous posez la question de savoir : est-ce qu’ils sont heureux un seul jour de l’année ? Est-ce qu’ils peuvent être heureux ici ? Est-ce qu’ils rient une seule fois dans leur vie parce que les conditions sont totalement inhumaines ? 

 

Après cette visite-là, nous avons décidé d’aller travailler sur l’autoroute du nord mais en commençant par l’arrière de l’école de police. Nous avons dégagé toutes les emprises. Nous sommes en train de faire ce travail. Quand nous aurons fini, nous allons nous orienter ailleurs. Mais avant, nous avons nettoyé le jardin qui se trouve juste en face de l’hôtel du District. Le jardin était squatté. Le Djè Konan, pour moi, c’était un squat. Et puis pour ceux qui y sont allés déjà, pour ceux qui connaissent cet espace, ils peuvent attester. C’était un fumoir à ciel ouvert, un nid de bandits, de tous les désœuvrés, tous les naufragés sociaux qui étaient là. Il faut quand même redonner un peu de dignité aux gens. Quand on a fini de nettoyer, nous avons fait passer un architecte qui va nous repenser tout cet environnement, de sorte que les Ivoiriens et Abidjanais de toutes les conditions, puissent trouver là un endroit où ils peuvent aller se reposer entre midi et deux, où ils peuvent aller souffler.

 

VOUS DITES QUE VOUS ETES SOUCIEUX DU BIEN-ETRE DES IVOIRIENS. MAIS EST-CE QU’ON DOIT S’ATTENDRE A D’AUTRES DEGUERPISSEMENTS ? SI OUI, OU ET QUAND ?

 

Pour le moment, il faut que je vous le dise, nous sommes en train d’écrire notre plan stratégique. On ne peut pas développer une ville comme Abidjan, sans quand même avoir une idée claire, un plan stratégique clair, une démarche claire, cohérente de ce qu’on veut faire. Pour le moment, nous sommes en train d’écrire. Une fois qu’on aura écrit, on va communiquer. Souvenez-vous, avant de lancer les travaux de Koumassi, j’ai organisé une rencontre que j’ai appelé Forum investir à Koumassi. Ça, c’était vraiment après avoir vraiment fait le point de tout ce qui constituait, de notre point de vue, à la fois des attentes mais également des défis à relever. Le désordre, c’était le tout premier défi. Un commerce exubérant qui s’exerçait, y compris sur les chaussées. Il fallait mettre de l’ordre. La place que nous avons baptisée « Place de l’espérance », le grand carrefour, vous savez très bien que c’était la place de toutes les tragédies que Koumassi a connues. Donc, il faut qu’on finisse de faire cette réflexion. On ne va pas quand même commencer à agir dans le désordre alors qu’on veut lutter contre le désordre.

 

ON VA PARLER POLITIQUE. QUAND ON CONJUGUE LA POLITIQUE AU FEMININ, NOTAMMENT A KOUMASSI, ON PENSE TOUT DE SUITE A VOTRE ADVERSAIRE POLITIQUE, ADJARATOU TRAORE QUI A ETE CANDIDATE INDEPENDANTE ISSUE DU RHDP DONT VOUS ETES SECRETAIRE EXECUTIF. QUELS SONT AUJOURD’HUI VOS RAPPORTS ?

 

Je vais préciser une chose de la manière la plus claire possible. Elle n’est pas mon adversaire politique, elle ne peut pas être mon adversaire politique. Mon adversaire politique, c’est le candidat du Ppa-Ci, c’est le candidat du Pdci ou bien d’autres candidats. On ne peut pas être militants du même parti et être adversaires. C’est un non-sens. Ça, ça a un autre nom mais je préfère taire ce nom.

 

Les élections sont terminées, elles sont derrière nous. Les décisions qui ont été prises ne l’ont pas été par Cissé Bacongo, fût-il secrétaire exécutif avec tous les pouvoirs qu’on peut lui prêter. Ce sont des décisions qui ont été prises par la direction du parti avec au plus haut niveau, le président du parti ; en dessous, le directoire, le secrétariat exécutif. Ces décisions ont été prises à ce niveau.

 

Les personnes concernées ont été sanctionnées. Leurs sanctions vont être levées, je l’espère, je le souhaite. Mais, en même temps, j’espère et je souhaite que ces sanctions servent d’exemple et que les raisons pour lesquelles ces personnes ont été sanctionnées ne se reproduisent plus parce qu’un parti se caractérise, d’abord, et avant tout, par la discipline, d’ailleurs, comme toute organisation humaine. Aucune organisation humaine ne peut fonctionner et atteindre des objectifs sans la discipline. Sans la discipline, rien, je dis bien, absolument rien n’est possible. On peut avoir toutes les ambitions qu’on veut, mais dès lors qu’on a décidé de vivre avec les autres dans une organisation, il faut s’astreindre à un minimum de discipline. Quand on n’a pas de discipline, il ne faut pas aller se cacher derrière des faux-fuyants ; on est femme, on est jeune, ça ne veut rien dire du tout.

 

Si vous êtes femme ou que vous êtes jeune, que vous voulez atteindre des objectifs, il faut rechercher ses objectifs seuls. Il ne faut pas être avec les autres parce que quand vous êtes avec les autres, vous êtes obligé de vous conformer à un minimum de discipline pour que les autres aussi puissent vivre avec vous. Donc, je n’ai absolument aucun problème avec personne, je dis bien, personne. 

 

MONSIEUR LE MINISTRE, EN 2010, C’ETAIT ‘’ ADO LA SOLUTION ‘’. LES IVOIRIENS Y ONT CRU EVIDEMMENT. DEPUIS 2015, LE SLOGAN C’EST ‘’ AVEC ADO ‘’. POUR 2025, CE SERA AVEC OU SANS ADO ?

 

C’est une question à laquelle j’ai déjà répondu à plusieurs reprises. Mais j’ai l’impression que les Ivoiriens ne veulent entendre que ce qu’ils souhaitent, ce qu’eux-mêmes auraient aimé qu’on fasse. Nous sommes dans un parti politique qui s’appelle le Rhdp, dont le président s’appelle Alassane Ouattara, président de la République. Ce président de la République qui est président du parti cristallise les valeurs que nous, nous défendons depuis toujours. Il appartient au parti de dire qui va être son candidat, et au parti seul. Alors, pour nous, jusque-là, le candidat idéal, le candidat de droit ou de fait, le candidat que nous connaissons, il s’appelle Alassane Ouattara.

 

Il appartiendra à Alassane Ouattara, le moment venu, de nous dire, si par extraordinaire il n’était pas candidat : « de mon piédestal de président, voilà qui je vous propose comme candidat ». Et alors en ce moment, nous allons tous suivre cette personne. Mais mener un débat sur est-ce qu’Alassane Ouattara sera candidat ou non, c’est mener un débat sur le sexe des anges. Pour nous, Alassane Ouattara est le candidat naturel. Pourquoi on ne se poserait pas la question de savoir si Gbagbo sera candidat ou pas ? Quand Bédié vivait (paix à son âme), est-ce qu’il arrivait à l’esprit de certains que Bédié ne puisse pas être candidat ? Non !

 

IL Y A UNE EFFERVESCENCE POLITIQUE DEPUIS LA VICTOIRE DE TIDJANE THIAM A LA PRESIDENCE DU PDCI. EST-CE QUE LE RHDP DOIT ETRE INQUIETE D’UNE POTENTIELLE CANDIDATURE DE MONSIEUR THIAM ?  

 

Mais pourquoi doit-on être inquiété par la candidature d’un adversaire ? Non, on ne peut pas être inquiété par la candidature d’un adversaire. Tidjane Thiam n’est pas un inconnu dans ce pays. Il a été ministre ici, avant d’être ministre, il a été Dg du Bnetd. Tidjane Thiam connaît la Côte d’Ivoire. On le connait aussi en Côte d’Ivoire. Donc, il ne faut pas qu’on le présente comme étant un surhomme ou bien un homme neuf, totalement vierge politiquement, qui n’a aucun passé. Non ! Tidjane Thiam, il était en Côte d’Ivoire. Le fait qu’il soit parti en 1999 comme il est parti, me pose un problème. À la limite, ce problème, ça c’est mon affaire. Mais lui aussi, certainement qu’il est interpellé, et qu’il le sera aussi par les Ivoiriens. On va lui demander : « Si vous aimez tant la Côte d’Ivoire, si vous voulez tant le bonheur de la Côte d’Ivoire, des Ivoiriennes et des Ivoiriens, pourquoi n’êtes-vous pas resté pour vous battre comme tous les autres Ivoiriens de sorte à ramener la paix dans le pays, à faire en sorte que les Ivoiriens s’aiment ? ». On va lui poser la question le moment venu. Nous, on n’est pas inquiet, en tout cas en ce qui me concerne, je ne suis pas du tout inquiet. C’est un Ivoirien. S’il est candidat, il est candidat. S’il est candidat, il va trouver des adversaires, en tout cas, il va trouver un adversaire que nous allons lui présenter au Rhdp.

 

PROPOS RETRANSCRITS PAR EDDY BIBI

SOURCE : POUVOIR ET INFLUENCES

Légende : Cissé Ibrahima Bacongo s’est prononcé sur plusieurs sujets en lien avec le District autonome d’Abidjan, Koumassi et le Rhdp.

Code photo : Bacong itw (dans photothèque)

 

 

 



31. Jan, 2024