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ACTIVITES CULTURE: Finale du concours de conte / Le Congo en or 
Au terme d’une joute oratoire de haut vol, Moussok Mitchum du Congo Brazzaville s’est adjugé, mercredi 26 juillet, à la Niangoran Porquet du Palais de la Culture, la médaille d’or du concours de conte, devant quatre autres concurrents venus de la Guinée, de la France, du Liban et du Canada. Le podium du concours, outre le conteur congolais, a été constitué de Moussa Doumbia de la Guinée, qui a raflé la médaille d’argent et de Najoua Darwiche de la France qui a étrenné le bronze. Les créations des trois lauréats ont eu respectivement pour titre « La légende des moustiques », « La vallée de Dinkan » et « Le paradis perdu ».
De fait, le conte de Moussok Mitchum raconte l’histoire d’une femme dénommée Orti d’une très grande beauté. Ses yeux rayonnaient comme le soleil. Quand elle souriait, les malades guérissaient. Sa peau était si lisse que les papillons venaient se poser sur son corps pour s’y reposer. Quand elle passait, les arbres se penchaient pour l’admirer. Mais Orti ne voulait pas se marier. Et plus elle grandissait, plus elle perdait sa beauté. Mais un jour elle fait la rencontre de Samba dont elle tombera amoureuse et deviendra l’épouse.
Ce texte a servi de prétexte au conteur du Congo Brazzaville pour parler de l’amour entre les êtres humains et fustiger l’ingratitude qui a cours de nos jours dans nos sociétés. Quant à ceux des deux autres conteurs, le Guinéen et la Française, leur trame est constituée, pour le premier, d’un problème de l’actualité auxquels l’humanité fait face aujourd’hui. Il s’agit de la destruction des forêts avec les conséquences que l’on connait comme les changements climatiques. Quant au conte du second, il a posé un problème philosophique qui est celui de l’insatisfaction inhérente à la nature humaine. Ne dit-on pas du reste, à juste titre, que l’Homme est un éternel insatisfait ?
L’exécution des trois textes a été sustentée par le souffle des cultures d’ancrage des conteurs ; la culture africaine et la culture européenne en l’occurrence. Le conte africain, comme on le sait, est le carrefour où viennent dialoguer plusieurs arts. Ainsi, on y trouve la chanson, la musique, la mimique, le théâtre, la danse. Les conteurs du Congo Brazzaville et de la Guinée ont donné la preuve de cette pluralité artistique. Mais tous ces éléments cités n’ont pas été retrouvés dans l’exécution du texte de la conteuse française. Ce qui n’a rien enlevé à sa grande qualité.
En tout état de cause, les trois lauréats ont fait preuve d’un grand talent tant au niveau de la diction que dans l’occupation scénique. Tantôt dans le lointain, tantôt au milieu de la scène tantôt à l’avant-scène. La participation n’a pas non plus été absente : le public a été invité à prendre part à l’histoire à travers son interpellation par les conteurs, toute chose qui lui a donné l’impression d’en être acteur. Le tout, in fine, a accouché d’une finale de très haut niveau remportée de haute lutte par le conteur congo brazzavillois Moussok Mitchum. Et le public, à ce jeu, est sorti satisfait pour avoir vécu un moment de pur bonheur.
Souleymane T. Senn
26. Juil, 2017 |
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